lundi 1 mars 2010

Procès-verbal de la réunion du 21 février dernier

Compte-rendu Réunion Sablière d’Hurbize (21/2/2010) – Relais du Marquis

Devant une audience d’une cinquantaine de personnes, le président de séance M. Dominique Demaseure, a présenté les personnes actives dans le Comité de la Sablière, soit lui-même, M. Yvan Michel et M. François Vermeulen, Mme Annabelle du Parc Locmaria, tous riverains, et M. Ferdinand Jolly, exploitant agricole et riverain, également conseiller communal à Ittre.

La réunion a commencé par une présentation du dossier et a été suivi d’une séance de questions et réponses.

Présentation du dossier

« Le but de la réunion est un appel à compétences aux personnes intéressées par la défense du Champ d’Hurbize et d’avancer sur un projet de tract toute boite sur Ittre et Braine-Le-Château. Le Comité n’a aucune coloration politique. Il ne s’agit pas d’une prise de pouvoir sur la question, mais simplement du travail de gens concernés. »

Les acteurs du dossier

Le rôle de M. Langendries, bourgmestre (CDH) de Tubize et tout récent président de la Sofico, bras armé de la Région wallonne pour le financement d’infrastructures routières, est mis en évidence dans le contexte de la volonté de développement – doublement – de la ville de Tubize sur l’ancien site des Forges.
Le rôle de Philippe Henry (Ecolo), ministre wallon de l’aménagement du territoire, est souligné ainsi que ses positions interpellantes : défense du DAR (Décret d’Aménagement Régional court-circuitant certaines procédures de concertation) au Conseil de l’Europe à Strasbourg, réouverture d’une décharge à Tenneville et de la sablière du Grand Forriest à Braine l’Alleud, mais blocage sur le projet Citta Verde. D’ou une certaine imprévisibilité.

Quelques points ouverts

Quid de la compensation planologique? Le terrain proposé en substitution du champ d’Hurbize passé en zone d’extraction ne comporterait que 7 ha contre les 35 ha repris sur les terres agricoles (Il faut dire que d’autres sources citent 35 ha) et devait quoiqu’il arrive être remis en l’état initial par l’exploitant. Peut-on également considérer une décharge de déchets inertes, (note : amiante est aussi un déchet inerte), recouverte d’une couche de terre comme « compensation ».

L’«effet Boukendael»

Le président de séance rappelle la bataille gagnée par les riverains et autres associations contre l’exploitant de la sablière du Boukendael qui avait invoqué l’urgence pour obtenir une modification de plan de secteur et n’avait pas déposé le permis de bâtir ensuite. Il s’agit du même opérateur que celui se trouvant derrière le projet du Champ d’Hurbize.

Les actions du Comité

Un toute boîte envoyés aux riverains directement concernés (300 env .)
Un article dans le Petit-Tram (fin 2009)
Un blog
Une demande d’assistance à Inter-Environnement Wallonie
Contacts avec les organisations (Adesa) membres de comités (CCAT), …
Constitution d’un dossier économique et écologique

Les contacts politiques

Thérèse Snoy (Sénatrice Ecolo)
Florence Reuter (Députée MR au Parlement wallon)
CDH ?
PS ?

Les enjeux cachés du dossier

En dépit de la séparation des dossiers, le dossier de la route à travers Ittre et celui de la sablière sont indissociable au vu des :
Les plans de mobilité des communes avoisinantes (Rebecq, Tubize, braine-le-Château) et d’Ittre ont tous été réalisés par la société Transitec qui pousse la grande route collectrice de véhicules à travers le champ d’Hurbize comme solution de mobilité. Le Plan Communal de Mobilité d’Ittre n’a pas encore été déposé.
La réhabilitation du Site des Forges et l’absence de développement de la gare de Clabecq
Le projet de zoning de l’Espérance (Braine-Le-Château)

Les objectifs principaux du Comité

Empêcher les projets de route et de sablière
Insister sur leur aspect non durable
Scinder projets de sablière et de voirie de liaison

La stratégie

Construction d’une base de soutien aussi large que possible via des actions de communication (tracts, blog, pétition), seul levier face aux politiques de tout bord. L’objectif de 500 personnes est évoqué.
Construction d’une base de compétences à tous les niveaux (juridique, logistique, pratique...) pour construire un contre dossier au dossier du bureau d’étude d’incidence et pour agir efficacement
Communication directe aux sympathisants de tous les moyens de consultation et d’influence citoyenne (consultation populaire à propos de l’étude d’incidence ou du plan communal de mobilité)
Exploitation de relais, comme inter-environnement ou d’autres structures associatives déjà en fonctionnement sur le plan de l’environnement au sens large.
Communication indirecte via la presse pour la mêler à tous les moments importants au niveau décisionnel
Constitution en association (ABSL ou association de fait) apte à mutualiser des honoraires d’avocat en cas de recours, ou des frais de communication.

Les questions et les réponses

Mme Annabelle du Parc Locmaria rappelle l’échéancier de l’étude d’incidence :
Volet économique : début 1er février pendant 90 jours
>>Première possibilité d’intervention
Volet autre : 60 jours à la suite du volet 1.
Dépôt de l’étude : été 2010 (période où les citoyens sont en vacances)
>>Deuxième possibilité d’intervention
M. Demaseure indique qu’il ne reste plus trop de temps pour constituer le dossier, mais que le combat n’est pas perdu d’avance (rappel Thisnes et E-25).

M. Michel indique qu’il ne suffit pas de dire qu’on est contre le projet, mais qu’il faut apporter également des propositions, au vu des problèmes de mobilité à Ittre et ailleurs. Il précise que la SNCB a indiqué qu’elle ne voulait pas rouvrir la ligne publique de Clabecq. Or, le développement en zone d’habitation de l’ancien site des Forges mettrait 40.000 voitures en plus sur la route.

Des intervenants pointent du doigt d’autres possibilités de transport comme le ferroutage, la réutilisation de l’ancien tracé de chemin de fer entre Tubize et Braine-L’Alleud, sur lequel un projet de RAVEL existe. Un intervenant indique que la largeur de la voie n’autorise pas le passage de bus.

Un intervenant, membre d’ADESA, signale qu’il faudrait proposer d’autres sites alternatifs pour la sablière. Un intervenant répond qu’il existe de superbes carrières à Braine-Le-Château et Braine l’Alleud, dont celles d’Alconval, du Boukendael, de Tout lui Faut et celle des frères Cuvelier, qui n’a jamais été autorisée. Le président rappelle qu’en ce qui concerne Boukendael, Alconval et Tout-Lui-Faut, un arrêt d’exploitation est signifié (voir ci-dessus et Moniteur 12/01/94).

Un habitant de la Rue de Toûne, signale que, selon un ami expert géologue, la profondeur de la zone d’extraction est limitée à quelques 6 à 7 mètres, au vu de la nappe phréatique.

Mme du Parc Locmaria ajoute qu’une fois le trou de la sablière fait, le risque est élevé qu’elle se transforme en décharge. Un intervenant, spécialiste en environnement, indique que la piste du sable en mer n’est pas durable, mais que la transformation de la sablière en décharge créerait d’énormes problèmes à Ittre, car le village se trouve en contrebas de la décharge et subirait des problèmes.

Un représentant de NATAGORA rappelle qu’AVES, association membre de NATAGORA, et l’association des Réserves Naturelles Ornithologiques de Belgique sont très concernés par cette zone et que l’association apporte son soutien pour tout ce qui touche l’environnement et la zone Natura 2000 proche.

Un intervenant, membre de la CCAT (Commission consultative d’aménagement du territoire) d’Ittre souligne que les autres communes sont très motivées à se développer et à déplacer les problèmes sur Ittre, mais il serait bien de connaître la position de la commune. Il rappelle qu’il y a 15 ans, il y avait eu un référendum et une marche pour se battre contre la route à travers Ittre.

M Claude Debrulle (Participation & Alternatives), échevin de la commune d’Ittre, habitant du quartier de la Châtaigneraie aussi impacté, se déclare satisfait de voir à titre personnel, une telle mobilisation et le développement d’initiatives compétentes pour aboutir à ce que le projet de route et de sablière ne puisse pas se réaliser. « Il y a sur ces points une convergence entre l’objectif de l’association et celui du Collège du Bourgmestre et des Échevins».
Il rappelle que le recours de la commune contre le changement d’affectation du plan de secteur a été rejeté par le conseil d’état pour manque d’intérêts concernés. Il souligne que la route et la sablière sont indissociables, et que l’envoi de dizaines de camions encombrant les routes pousserait le projet de route. L’échevin demande également à ce qu’une réunion se tienne entre l’association et le Collège afin d’affiner la stratégie et d’aller au-delà d’une position défensive. Il ajoute que le plan communal de mobilité est en gestation, qu’il faut former des contre-propositions aux idées de base du bureau d’études et qu’il faut prendre la mobilité par le bas, via la mobilité douce, les alternatives à la route. Il parle ainsi du projet de route dite « industrielle », partant du Bilot vers la prison et ensuite le long du canal vers Lembeek.

Un intervenant rappelle à l’échevin que cette route industrielle impacterait le Bois d’Apechau et une réserve naturelle de quelques 6000 orchidées plus bas.

M. Jolly rappelle qu’il existe un projet plus avancé de développement de sablière Hoslet à Chaumont-Gistoux, concernant 110 ha et se demande si son exploitation ne satisferait pas les besoins du Brabant wallon en sable. Il ajoute, à titre de contre-argument que l’exploitation des terres agricoles et que la production de fraise créent un emploi, plus 4 emplois et demi à temps plein et du travail pour 20 à 30 saisonniers sur trois mois.

Un intervenant indique qu’il ne faut pas proposer directement un projet alternatif, ce qui reviendrait à lâcher du lest d’entrée de jeu, et qu’il faut se concentrer sur l’analyse économique du projet.

M. Michel indique qu’il ne faut rien cacher, même si la route et la sablière sont indissociables.

M. Debrulle indique que la commune ne peut rien faire pour la sablière mais peut refuser de délivrer le permis pour la route. « C’est pourquoi les projets sont scindés ». Il ajoute qu’il existe 16 recours contre le DAR. Un intervenant explique que les recours ne concernent pas la DAR lui-même, mais des décisions prisent sous DAR, et que ces recours ne sont pas suspensifs.

Un intervenant insiste sur le fait qu’il faille aller très vite pour l’analyse économique, car la roue tourne. Un membre d’ADESA rappelle que le combat contre la route date de 35 ans et qu’il y a dans les archives de l’association des éléments réutilisables et les tient à la disposition de l’association.

Une intervenante indique à quel point il serait utile de refaire la marche organisée il y a 15 ans à l’occasion du referendum. Cela permettrait, via une animation avec les artistes locaux, un concert, de mobiliser les familles aussi. La commune pouvant ici aider.

La réunion se conclut sur l’intérêt qu’il y a à se constituer en association pour pouvoir, le cas échéant, réunir des fonds pour payer des avocats, engager d’autres compétences.

Note : Les noms des intervenants ont été omis car le rédacteur ne disposait que des noms et des qualités de certaines personnes.